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Blogue Google Canada

La vie à Google

Cryptographie, Cloud et Égalité - un entretien avec Maya Kaczorowski, experte en sécurité chez Google



Note de l’éditeur: Qu’est-ce que Julie Payette, Indira Samarasekera et Jenni Sidey ont en commun? Elles ne représentent que quelques-uns des cerveaux féminins ayant obtenu leur diplôme en science, technologie, ingénierie ou mathématiques (STIM), et qui continuent d’avoir un impact positif sur notre société. Le Canada regorge de talent. Il existe toutefois une pénurie de finissants dans le domaine informatique pour répondre à la demande. Ce constat est encore plus vrai du côté des femmes. Il n’a jamais été aussi important d’outiller nos jeunes filles afin d’en faire les bâtisseuses de demain en technologie. En exposant les jeunes femmes aux applications concrètes de leurs études futures sur le monde réel, nous pourrons mieux les équiper et leur faire prendre conscience des opportunités incroyables en STIM. Dans l’espoir d’y parvenir, nous avons interrogé une femme inspirante de notre équipe, la montréalaise Maya Kaczorowski, chef de produit pour la sécurité chez Google. 

Photo Maya

Pouvez-vous nous parler de votre rôle actuel chez Google et comment vous y êtes parvenue?
En ce moment, ma priorité est axée sur les tâches roulant dans des environnements fermés - ce qui est plutôt abstrait! En termes clairs, ces environnements sont une façon relativement nouvelle de faire rouler des tâches, surtout en infonuagique. Nos équipes se servent d’outils comme Docker et Kubernetes afin de rendre les applications de nos clients encore plus portables.

Auparavant, j’étais impliquée au niveau du chiffrement et de la gestion de clés de chiffrement, en tant que chef du service de gestion des clés pour Google Cloud Key Management Service (Cloud KMS). Avant de me joindre à Google, j’ai travaillé en tant que conseillère en gestion chez McKinsey & Company, une firme offrant divers services à des clients dans les domaines de la finance, la santé et l’assurance. C’est là que j’y ai découvert ma passion pour la sécurité et toute la stratégie qui l’entoure.

Quel est votre bagage académique?
J’ai complété un BA&Sc en mathématiques et économie à l’Université McGill, à Montréal, puis j’ai complété une Maîtrise en sciences, en mathématiques appliquées, mettant l’accent sur la cryptographie et la théorie du jeu au London School of Economics.

Pouvez-vous nous dire ce qui vous a motivée à poursuivre une carrière en science et technologie?
J’ai toujours été fascinée par la résolution de puzzles. Lorsque j’ai suivi un cours sur la théorie des nombres à McGill, j’ai compris que la cryptographie était un amalgame de puzzles, mathématiques et de cas pratiques en sécurité. J’ai donc poursuivi en cryptographie et décidé de compléter une Maîtrise dans ce domaine. Toutefois, mon parcours a connu quelques bifurcations avant l’obtention d’un poste technique dans l’industrie. J’ai su saisir les occasions au moment opportun et j’ai fini par me retrouver dans un rôle taillé sur mesure pour moi, avec l’équipe de chiffrement chez Google.

Je suis vraiment contente de travailler au niveau de la sécurité de l’architecture, qui prend beaucoup d’importance grâce à l’intérêt grandissant pour l’infonuagique. Il y a beaucoup d’opportunités au niveau du développement et de l’innovation dans ce secteur.

Quels défis avez-vous eu à surmonter en tant que femme durant vos études ou tout au long de votre carrière?
Il a toujours été difficile d’être prise au sérieux. Je me souviens de certaines des premières conférences auxquelles j’ai assisté, où les gens me demandaient si j’étais journaliste, ou alors dans quel département je travaillais réellement, même si le nom Google était écrit sur mon insigne. Personne ne vous laisse le bénéfice du doute et vous devez faire vos preuves. J’ai su profiter des opportunités qui s’offraient à moi et le courage de ne pas me laisser abattre facilement.

Pourquoi est-ce un bon moment pour une carrière en technologie pour les femmes? 
Deux forces jouent actuellement en notre faveur: l’industrie est plus amicale et attrayante pour les femmes, et les entreprises comprennent qu’elles ont besoin de femmes pour mieux réussir. Il y a déjà plus de femmes en technologie en général, ainsi que plus de femmes dans des rôles de direction - qui servent de mentors et de modèles pour la prochaine génération de femmes.

Pourquoi les femmes sont-elles mieux qualifiées pour exceller dans ces rôles de direction?
Sans vouloir trop généraliser, les femmes apportent un point de vue différent au monde du travail. Des recherches ont démontré que les équipes diversifiées connaissaient plus de succès en affaires, et que les équipes avec plus de femmes se traduisent par une augmentation du nombre d’individus impliqués dans la prise de décisions. Dans tout type de produit, mais particulièrement en sécurité, la diversité parmi les individus d’une équipe se traduit par des produits mieux conçus et plus utiles.

Quel conseil pourriez-vous donner aux autres femmes qui aspirent à une carrière en science et technologie? 
Foncez! Tout simplement. L’information et la formation sont si facilement accessibles de nos jours qu’il est possible d’apprendre n’importe quoi soi-même. Je vois souvent des gens hésiter à foncer, croyant qu’ils ne sont pas allés au bon établissement d’enseignement, obtenu le bon diplôme, ou même obtenu la bonne expérience de vie afin d’obtenir un poste en particulier. Les femmes sont moins portées que les hommes à postuler sur un emploi où elles ne satisfont pas tous les critères, mais il n’y a pas de mal à essayer. Demandez aux autres dans l’industrie comment ils sont parvenus où ils sont, apprenez ces notions, posez des questions lorsque vous ne comprenez pas et foncez.

De plus, lors de mes études en mathématiques, environ la moitié de mon groupe était constitué de femmes - ce qui est plutôt inhabituel. Nous étions un groupe de têtes fortes, où nous nous sommes impliquées dans l’association étudiante, la recherche et autres activités du campus et nous donnions notre appui aux autres, au besoin. J’encourage les femmes à se soutenir entre elles et à s’impliquer dans des rôles-clés de leur programme académique, de leur communauté ou de l’écosystème où elles souhaitent persévérer en particulier.

Qu’est-ce qui pourrait encourager plus de femmes à poursuivre des études en science et technologie? Je ne crois pas qu’il existe une solution simple à la parité des sexes en technologie, et c’est pourquoi nous tentons tous à améliorer les choses! Je crois qu’en mettant plus en valeur des exemples concrets de l’impact des études dans le monde réel, sous forme de stages ou de formules d’entraide, pourrait aider les étudiantes à voir si ça les intéresse et ce qu’il leur faut pour réussir.